L’atelier d’architecture Correia et associés a été créé à la fin des années 1990, d’abord par Claude Correia (tout d’abord indépendant, architecte libéral), puis par Cyril Brulé qui l’a rejoint au début des années 2000. La SARL a été créé en 2005.
La SARL est devenue SCOP en décembre 2022.
Il s’agit d’une agence d’architecture rurale.
"Nous nous inscrivons profondément dans le territoire rural qui nous entoure. Dans cet environnement, l’atelier Correia puise références, inspiration et couleurs, et y développe un respect envers le patrimoine bâti et une grande attention aux matériaux naturels et durables.
Selon nous, le milieu rural est un laboratoire, il permet un déploiement sur des contextes géographiques différents : périurbain, urbain, paysage. Ainsi, nous exerçons également en ville, dans l’agglomération dijonnaise notamment.
Ainsi, à la charnière du Morvan et de l’Auxois, l’atelier Correia exerce ses activités dans des domaines diversifiés : rénovation et extension de bâtiments anciens, équipements publics, études urbaines et bâtiments commerciaux. Notre atelier agit sur des programmes très diversifiés :
- Habitats individuels (maison individuelle, résidence secondaire, maison de ville)
- Bâtiments publics (équipement culturel, sportif, administratif, scolaire)
- Hôtellerie – restauration (hôtellerie de luxe, moyenne gamme, cuisine…)
- Magasins, bâtiments industriels (usine, entrepôt, atelier artisanal)
- Bâtiment agricole et d’élevage (centre équestre, ferme…)
- Aménagement de centres de bourgs, études de définition
- Conseil en jardins, études paysagères et urbaines"
Cyril Brulé - Co-gérant de la Scop
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Comment s’est déroulé la transmission en Scop ?
"Claude Correia, le fondateur et gérant associé majoritaire de la SARL Atelier Correia, a souhaité, à un moment donné, se retirer de l’activité et prendre de la distance avec l’exercice d’architecte.
Il nous a fallu un moment de réfection collectif et individuel pour comprendre comment nous souhaitions avancer par la suite, quel modèle d'entreprise était préférable.
Nous étions d'accord qu'un modèle plus "horizontal" que la SARL (forme juridique du départ), nous convenait, car la gouvernance démocratique et une participation économique de membres représentaient pour nous les principes essentiels de l'évolution recherchée.
Cette phase de réflexion a duré environ deux ans, car Claude Correia avait pris les devants et annoncé sa décision de retrait bien en amont.
A la fin, la quasi majorité des salariés et /ou associés de la SARL ont suivi l’aventure, avec de nouveaux membres, et ont décidé de devenir associés.
Aussi, nous avons rédigé un manifeste où nous avons exposé comment nous entendions exercer ensemble notre profession, avec des lignes de force, de principes fondateurs, en lien avec les grands questionnements du moment.
Ensuite nous avons compris que le mode de fonctionnement de la SCOP était le plus cohérent par rapport à la trajectoire que nous souhaitions donner à notre entreprise.
L'union régionale des SCOP nous a accompagné pour comprendre le fonctionnement et conseillé sur les enjeux à attendre dans notre future entreprise coopérative."
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Combien êtes-vous ? (Nombre de salariés / salariés-associés…)
"Nous sommes 7 en tout ; dont 6 salariés, 1 associé non salarié, et 4 associés-salariés. "
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Pourquoi avoir choisi le statut Scop ? Qu’est-ce qui vous a attiré vers ce statut ?
"Nous nous définissons comme un « atelier » depuis environ 20 ans, c’est plus qu’une simple « agence » d’architecture, nous avons toujours eu à cœur de participer au développement de notre territoire, à l’expression d’une architecture localisée, employant des matériaux issus de la région.
Les décisions, au sein de la précédente SARL, étaient déjà prises en toute transparence, les deux co-gérants avaient pris l’habitude d’associer au maximum les salariés lors des moments charnières de l’entreprise. Il s’agissait donc d’une évolution naturelle pour nous.
Nous avions envie d’une modèle encore plus vertueux, de traduire ces pratiques dans le statut de notre entreprise. Dans le contexte actuel de « crise » sociale, économique et démocratique, c’est un nouveau modèle entrepreneurial qui est séduisant.
Nous soutenons une activité collective résiliente croisant la production architecturale, la recherche théorique fondamentale et appliquée, la transmission, et la sobriété énergétique. Dans une démarche de « frugalité heureuse », l’Atelier s’engage à tendre vers une production de réparation environnementale. Le monde de l’économie sociale et solidaire, pour nous, c’est aussi une partie de l’avenir."
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Que diriez-vous à des personnes qui hésitent à choisir ce type de statut ?
"La Scop est une entreprise confrontée comme les autres à l'impératif de profitabilité mais où il y a un partage de la valeur et de la valeur important.
Son statut coopératif, et donc son principe démocratique, change tout, par rapport à une entreprise classique et il porte en lui un objectif idéaliste assez fort : être maitre d'une réussite collective, permettre aux salariés d'avoir un réel impact dans l'entreprise et pouvoir continuer à appliquer les valeurs et les principes de l'association.
Un temps de réflexion pour comprendre les enjeux est fondamental, surtout si on se sent prêt à le faire ensemble.
Bien que la Scop a un ou plusieurs dirigeants élus par les salariés associés, la dimension collective de porter l'entreprise et de sa réussite dépend de tous les membres. L’implication de chacun doit être totale."
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Et après ?
"Nous ne sommes qu’au début de l’aventure, notre atelier a pour objectif de penser et de bâtir une architecture à la hauteur des enjeux contemporains et à venir.
Ainsi nous travaillons actuellement sur des projets si différents : des abris pour le Parc National de Forêt dans le nord de la Côte d’Or, un béguinage au cœur d’un village du Morvan, un hôtel constitué de cabanes perchées, un tiers-lieu autour du vélo et du recyclage à Dijon, etc.
Nous visons l’intérêt collectif avec pour objectif de produire des connaissances, tant par la réalisation d’ouvrages bâtis, modelés, dessinés, mais aussi uniquement écrits, ou racontés.
Que la contrainte écologique soit un levier de développement pour le territoire !
Nous agissons sous forme de coopérative créative, ayant en tête d’assurer du mieux possible l’épanouissement professionnel de nos membres. Adeptes des échanges nationaux et internationaux, depuis de nombreuses années, nous enrichissons la vie culturelle locale, nous vulgarisons la culture architecturale du mieux que nous pouvons."
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Site internet : https://ateliercorreia.com/