Composée de quatre associé(e)s salarié(e)s (deux femmes et deux hommes), la SCOP ÉJO coopérative est née en janvier 2019 de la coopération évidente et spontanée de trois architectes et d’une paysagiste-concepteur, qui depuis plusieurs années pensent le projet conjointement.
« L’idée est apparue de manière collective et unanime » explique Guillaume Wittman, Architecte de la Scop.
« Notre collaboration a démarré par l'associatif, et la SCOP éjo.coopérative est née de cette première aventure commune. D'une certaine manière, la SCOP s'y est "adossée" de manière informelle sans la remplacer. Elle est donc une création, et l'association que nous avions monté à l'époque existe toujours en parallèle. »
Qu’est-ce que EJO coopérative et quelle est son activité ?
ÉJO vient de l’espéranto et signifie « Lieu », « Site », « Situation » mais aussi « Chantier ».
ÉJO. COOPERATIVE est une SCOP SARL d’architecture et de paysage maître d’œuvre, dont le champ de compétences s’étend de la création d'outils de politique territoriale à la conception de projet et direction d’exécution de travaux, sur des projets d’équipements publics, de logements individuels et collectifs ou des projets d’aménagement urbain et paysager.
Pourquoi avoir choisi le statut Scop ? Qu’est-ce qui vous a attiré vers ce statut ?
« Le modèle SCOP nous est apparu comme une bonne réponse à nos préoccupations sur de nombreux aspects croisés. De manière générale il répond à nos préoccupations sociétales en valorisant la valeur travail, qui est primordiale pour nous.
Nous sommes tous d'anciens salariés, et avons toujours été fortement engagés dans nos domaines. Au-delà de cet engagement, et des investissement personnels de chacun, nous avons tous, à un moment ou à un autre, été confrontés aux limites des structures plus "classiques" dans lesquelles nous pratiquions. Malgré sa compétence et/ou son investissement, faute d'un mécanisme mise en place, le plus souvent, un salarié reste un salarié et reste écarté de choix stratégiques primordiaux et des conséquences bénéfiques ou préjudiciables de ces choix, tout autant que de celle de son travail concret. Il nous tenait à cœur d'éviter cet écueil en proposant aux personnes qui nous rejoindraient un mécanisme d'évolution possible et de valorisation de l'investissement de chacun : la SCOP est une très bonne base sur ce point.
Il nous importait également de "tenir" notre souhait initial d'une structure organisée le plus horizontalement possible, favorisant réflexions et prises de décisions collectives et ce, à long terme. Là encore la SCOP apporte des outils.
Notre objectif "rêvé" est qu'ÉJO coopérative devienne une structure qui s'autonomise vis-à-vis de ces fondateurs, capable de leur survivre, le plus spontanément possible, sans rupture.
Les particularités de nos métiers entrent également et fortement en ligne de compte.
Comme une grande majorité de sociétés d'architecture (ce que nous sommes juridiquement), et contrairement au mythe qu'incarne quelques grosses agences, nous sommes une petite structure, ne grossirons probablement pas beaucoup, et n'en avons pas l'ambition. Des structures comme la nôtre ne privilégie pas l'hyperspécialisation des postes et compétences. Elles sont par essence très horizontales dans leur organisation ; tout le monde est architecte et/ou paysagiste, mais tout le monde fait de tout. Cette horizontalité de fait nous a naturellement orienté vers le mode de gouvernance proposé par le modèle SCOP ; le modèle 1 personne, une voix nous plaît beaucoup.
Nous proposons des prestations intellectuelles, pour lesquelles le temps de réflexion et de recherche compte tout autant, voire d'avantage, que "la bonne idée" fantasmée que beaucoup associent à la figure de l'architecte. En ce sens et au quotidien, même si nous passons 80% de notre temps sur des ordinateurs, nous produisons littéralement. Outre la gestion et la direction de groupement, ou de travaux, nous dessinons, réalisons des maquettes, testons des matériaux, des mises en œuvre.... En tant que maître d'œuvre, nous travaillons avec un large réseau d'acteurs et presque quotidiennement avec des artisans. En ce sens nous considérons que notre pratique s'assimile davantage à celle de l'artisan qu'à celle de "l'artiste" ou de "l'ingénieur". Par conséquent : valoriser le travail, c'est valoriser la qualité de nos conceptions, c'est donc soutenir notre engagement professionnel.
Enfin, le modèle SCOP illustre aujourd'hui ce à quoi nous aspirons pour l'avenir, un modèle sociétal dans lequel il est possible d'entreprendre et de s'investir sans capital préalable. ÉJO coopérative n'en est qu'un des nombreux exemples dans ce domaine. »
Recommanderiez-vous les Scop ?
« Oui, sans hésiter. A ce stade de notre histoire, pour nous, les avantages surpassent les contraintes. Les conseils et le soutien sans faille de l'UR SCOP depuis le tout début et jusqu'à aujourd'hui en est une parfaite illustration. »
Que diriez à des personnes qui hésitent à choisir ce type de statut ?
« La création (ou reprise) d'une structure est une épreuve en soit, et la tentation d'adopter une forme de société plus “habituelle“ peut être forte, par facilité, habitude, méconnaissance du statut SCOP par certains experts comptables, certaines instances ou organismes… Mais “le jeu en vaut la chandelle“ ; la SCOP étant pour nous l'avenir du monde du travail, pour que chaque salarié y trouve sa place et puisse s'épanouir par la reconnaissance de son travail. «
Plus d’informations sur la SCOP ÉJO Coopérative :
https://ejo.coop/
https://www.instagram.com/ejo_architecture_paysage/
© Crédit photos - Photographe Vincent Del Valle : https://vincentdelvallephoto.com/ejo